La guerre est la pire chose au monde
Nous reproduisons ici un article de Caitlin Johnstone publié ce jour par Pressenza
La guerre est la pire chose au monde. C’est le comportement humain le plus insensé. Le plus destructeur. Le plus traumatisant. Le moins durable. Le moins propice à l’épanouissement humain.
Tout ce que nous craignons le plus devient la norme dans un pays ravagé par la guerre. La mort. La douleur. La souffrance. Le viol. Le chaos. L’incertitude. Perdre des êtres chers. Perdre son foyer. Perdre des membres. Vivre dans la terreur. Être attaqué. Être atteint de lésions cérébrales. Être confronté à des choix impossibles. Toutes les choses qui nous effraient en regardant des films d’horreur deviennent une réalité à laquelle il n’y a pas d’échappatoire.
La guerre est un cauchemar éveillé que toute personne sensée voudrait éviter, sauf en cas d’extrême nécessité. Et pourtant, nous sommes gouvernés par des gens qui la recherchent activement. Ils mentent et manipulent pour déclencher des guerres. Ils calomnient et diffament quiconque résiste au nom de la paix. Ils luttent activement contre toute velléité saine de chacun dans leur société pour faire avancer leur programme guerrier.
Ils nous disent toujours que la nouvelle guerre qu’ils veulent nous voir mener est une question d’autodéfense, de libération d’une population opprimée d’une dictature tyrannique, de prévention du terrorisme ou de propagation de la liberté et de la démocratie. En général, ils nous disent qu’il s’agit de tout cela.
Mais ce n’est jamais le cas. Ils mentent sans cesse. Toujours. Ils poussent les êtres humains dans les pires situations possibles sur Terre, uniquement pour le pouvoir et le profit. Pour faire avancer les projets hégémoniques des dirigeants de l’empire et remplir les caisses des profiteurs de guerre. C’est toujours ça. Toujours, toujours, toujours.
Ils disent tout ce qu’ils ont à dire et déplacent les pièces d’échecs dont ils ont besoin pour gagner leur guerre, puis ils envoient une bande de pauvres types se battre, en leur mentant qu’ils font quelque chose de noble et d’héroïque.
Ils les expédient vers une terre étrangère, où ils se retrouvent piégés. Ils ne peuvent fuir dans la nature, car ils ne savent pas comment survivre et n’ont aucun moyen de rentrer chez eux. Ils ne peuvent pas demander de l’aide aux habitants, car ils sont leurs victimes. Ils n’ont d’autre choix que de se battre et de tuer des gens qui ne leur ont jamais fait de mal, ou de déposer les armes et d’être enfermés comme des animaux.
S’ils choisissent de se battre, le meilleur scénario serait de passer le reste de leur vie en sachant qu’ils ont tué d’autres êtres humains qui voulaient vivre autant qu’eux et qui en avaient tout autant le droit. Tout cela parce que des gens, déjà bien trop puissants, en voulaient un peu plus.
C’est la chose la plus folle et la plus rétrograde qu’on puisse imaginer. Les individus les plus puissants de notre monde sont ceux qui militent activement pour les pires conséquences possibles. C’est exactement le contraire de ce que les choses devraient être.
Pourtant, on nous dit que c’est normal. On nous apprend à croire que c’est la réalité dans laquelle nous vivons, que nous devrions accepter, d’abord par nos parents et nos enseignants, puis par les médias et Hollywood. La guerre est agressivement normalisée par les experts, les propagandistes et les politiciens, et glorifiée avec enthousiasme dans les films et les documentaires.
Ceux qui ont été contraints ou dupés à combattre dans ces arrangements insensés de violence à grande échelle sont présentés comme des héros, et quiconque conteste leur mission est qualifié d’irrespectueux et d’ingrat. Ceux qui prônent la paix sont présentés comme des traîtres anormaux, voulant sûrement nourrir une loyauté secrète envers le gouvernement que l’empire cherche à cibler cette fois-ci. Ceux qui suggèrent une solution autre que la guerre sont traités de rêveurs infantiles.
Et une fois la guerre commencée, il est presque impossible de l’arrêter. L’ensemble de la classe politique et médiatique la considère comme la nouvelle norme, et toute suggestion selon laquelle il est temps d’en finir est considérée comme extravagante et suspecte. Il n’est jamais temps de mettre fin à la guerre, car tel ou tel objectif n’a pas encore été atteint, ou parce que telle ou telle faction pourrait accéder au pouvoir si les troupes se retiraient, ou parce que tel ou tel groupe démuni pourrait souffrir sans la présence de notre armée pour le protéger.
Mettre fin à une guerre est aussi difficile que la déclencher est facile. Toutes les institutions, pourtant parfaitement alignées pour favoriser le déclenchement de la guerre, se transforment soudain en gigantesques fosses noires d’inertie lorsqu’il s’agit de mettre fin au conflit. Les fauteurs de guerre affirment que la guerre doit continuer pour telle ou telle raison, les politiciens les soutiennent, les médias les soutiennent, et celui qui affirme qu’il est temps de mettre fin à cette folie reste planté là, l’air d’être le fou.
Mais ce ne sont pas eux les fous. Ceux qui nous poussent à la guerre sont fous. Ce système tout entier est fou. Cette civilisation tout entière.
Ceux qui résistent à la poussée guerrière sont ceux qui luttent pour la raison.
Ce sont eux qui tentent d’inverser la tendance à la folie et de nous entraîner vers un monde plus sain.
Si c’est votre cas, ne vacillez pas. Ne laissez pas les fauteurs de guerre vous intimider ou vous faire taire. Vous avez raison, et ils ont tort. Laissez votre voix résonner avec assurance. Que rien ne vous fasse vaciller.
Heureux les artisans de paix. Ne laissez personne vous tromper et vous faire douter de ce que vous savez être vrai.