Mille colombes

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Festival de la Jeunesse pour la Paix

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Les guerres se succèdent : Ukraine, Gaza, Liban… sans oublier les pays dont on parle moins, comme le Soudan, le Burkina-Faso, la Somalie… et d'autres !

Dans un monde où toutes les décisions importantes semblent prises par des personnes et des organismes hors de notre portée, les amis de la paix, désorientés, se demandent parfois ce qu’ils peuvent faire en tant que simples individus. Il est facile de sombrer dans le défaitisme et de se laisser envahir par un sentiment d’impuissance qui ne fait qu’aggraver la situation.

Dans un tel contexte, il est essentiel de se recentrer sur notre potentiel pour retrouver l’espoir et la détermination qui sont les moteurs indispensables de toute action en faveur de la paix.

Le combat pour la paix est une entreprise qui s’inscrit sur le très long terme et dans laquelle chaque petit pas est important. C’est un combat pour la vie et pour l’avenir dans lequel la jeunesse doit s’engager pour créer le monde de demain et d’après‑demain, au lieu de le subir.

Le 24 novembre 2024, de 10 h à 16 h, le Festival de la Jeunesse pour la Paix réunira des intervenants de différents horizons : milieu associatif, militants pour la paix ou simples curieux, et sera pour eux l’occasion de créer des liens, d’échanger sur leurs initiatives et organisations respectives, et de créer des synergies pour avancer ensemble vers notre objectif commun.

 

Différentes activités seront proposées notamment :

 

Une exposition :          

“Pour un monde sans armes nucléaires”

 

Une table ronde :

“Jeunesse et Paix : transformer les convictions en actions”

 

Des ateliers : fresque, balade nature, écriture, jeux divers et variés

 

Des spectacle et activités artistiques : chant, danse, théâtre, musique…

 

Cet événement organisé à l’intention de la jeunesse se déroulera au centre bouddhique Soka, 1655 route de Gardanne, 13530 Trets.

Si vous avez plus de 16 ans, vous pouvez vous y inscrire en utilisant le lien suivant :

 

https://forms.gle/8BZTY59qJ5ZH9cwY6



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09/10/2024
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Lettre ouverte du Mouvement de la Paix

 

Nous reproduisons ici la lettre ouverte

du Mouvement de la Paix :

LA FRANCE NE DOIT PAS ÊTRE COMPLICE DU MASSACRE DE MASSE QUI SE PRÉPARE À RAFAH, À GAZA

 

Le 9 février 2024

 

Monsieur le président de la République,

 

La France ne doit pas être complice du prochain massacre de masse qui se prépare à Gaza suite à la décision de Netanyahou et de son gouvernement d’extrême droite de rejeter toute possibilité de trêve et d’ordonner à l’armée israélienne de préparer l’assaut contre #Rafah où sont enclavés dans une situation désastreuse plus d’un million de personnes. Cette intensification de la guerre qui ne peut que provoquer une catastrophe humanitaire épouvantable pour la population de Gaza avec des milliers de nouvelles victimes a été condamnée par l’ONU.

 

Cette trêve aurait pu aboutir à un cessez-le-feu durable permettant que s’engage un processus pour trouver une issue politique à la guerre en cours.

 

C’est avec gravité, Monsieur Le Président de la République, que le Mouvement de la Paix vous demande de condamner au nom de la France l’apocalypse qui se prépare à Gaza et d’agir pour l’application immédiate par Israël des recommandations de la Cour internationale de Justice.

 

Dans le courrier que nous vous avons adressé le 13 octobre 2023 nous vous disions : « nous avons dès le 9 octobre dénoncé avec la plus grande fermeté les attaques des commandos du Hamas contre les populations civiles israéliennes. Si nous condamnons ces crimes de guerre et/contre l’humanité commis par le Hamas, ce n’est pas pour accepter que des crimes de même nature soient commis par un État, en l’occurrence Israël, dans une logique de vengeance, et ce, avec la puissance de feu que possède un État ».

 

Nous partageons le point de vue de Rony Brauman exprimé sur France Info récemment lorsqu’il a déclaré « que les pays occidentaux sont en train de devenir activement complices du carnage et de la boucherie en cours à Gaza ».

 

Aujourd’hui il faut des actes concrets pour que cessent les bombardements sur Gaza.

 

Cette trêve est d’autant plus nécessaire que comme vous le savez, la Cour Internationale de Justice vient d’exiger qu’Israël arrête ses bombardements sur Gaza pour éviter la réalisation d’un génocide.

 

Or, les pays occidentaux et en particulier les USA, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne… d’un côté appellent à la trêve alors que de l’autre, ils continuent à ravitailler en armes et en munitions la partie la plus puissante de ce conflit à savoir Israël.

 

Pourtant les meilleurs spécialistes en géopolitique et observateurs, indiquent que sans ce flux ininterrompu de fournitures d’armes et de munitions en particulier par les USA, Israël ne pourrait pas faire la guerre à Gaza plus de trois jours. C’est dire combien, l’interruption des livraisons d’armes est une solution pour obtenir une trêve. Beaucoup d’entre eux soulignent par ailleurs qu’il faut absolument ouvrir une perspective politique vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens pour arrêter les massacres et, qu’au vu de la situation actuelle, la seule perspective plausible c’est dans l’immédiat d’agir pour une trêve, pour la libération de tous les otages détenus par le Hamas et des prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël, afin d’ouvrir dans le même temps la perspective de la création d’un État de Palestine à côté d’Israël sur les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale commune dans le respect du droit international et des résolutions de l’ONU.

 

D’ailleurs, en Israël de plus en plus de citoyens ont bien compris qu’il faut passer de la logique de la force à la logique de la diplomatie, car ni le soutien en armements et munitions des USA, ni la possession de la bombe atomique par Israël, n’assurent la sécurité des Israéliens. Ils prennent conscience que leur sécurité ne peut se réaliser dans un état de guerre permanent, mais à travers des partenariats positifs avec les pays arabes et la réalisation concrète des droits des Palestiniens y inclus via la création d’un État de Palestine.

 

La solution à deux États autour d’un plan crédible et concret apparaît donc de plus en plus comme la seule solution qui permettra d’avancer dans la construction, dans le respect du droit international, d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens et plus largement au Moyen-Orient, mais à condition d’y travailler d’arrache-pied.

 

Il appartient à la communauté internationale, dans le cadre de l’ONU et en particulier en activant l’assemblée générale (vu le blocage du conseil de sécurité), de créer les conditions pour rendre concrète, réalisable et incontestable, la création de l’État de Palestine. Il est de la responsabilité de la France, membre du conseil de sécurité, de peser en ce sens.

 

Le Parlement français a montré la voie à suivre en votant le 2 décembre2014 (339 votes pour et 151 contre) en faveur de la reconnaissance de la Palestine. Vous avez donc, monsieur Le Président, à votre disposition les outils juridiques et politiques vous permettant de concrétiser cette reconnaissance comme l’ont déjà fait 14 États dont récemment le Mexique et l’Espagne. La France a déjà trop tardé. Elle doit sans tarder respecter le vote du Parlement en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine.

 

C’est maintenant qu’il faut agir en ce sens. Il faut sortir des discussions stériles, ne plus faire semblant de défendre la solution à deux États sans rien entreprendre pour la réaliser. Une telle attitude de non-respect du droit international et des engagements pris discrédite les institutions internationales et en particulier les Nations unies.*

 

Il faut revenir à l’application stricte du droit international, utiliser tous les leviers possibles pour une solution à deux États prévue par les résolutions de l’ONU, avec des propositions concrètes (tracé des frontières de l’État de Palestine, modalités d’application du droit au retour et indemnisation des populations déplacées, évacuation des colonies en Cisjordanie, mise en place d’une force d’interposition sous la responsabilité des Nations Unies, modalités de reconstruction de Gaza, mise en place d’instances de concertation permanente sous l’égide de l’ONU, y inclus à travers une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient).

 

Monsieur le Président, ne devenez pas complice des nouveaux massacres qui se préparent à #Gaza. Ne faites plus semblant de défendre la solution à deux États, sans mettre en œuvre les actes concrets pour réaliser cet objectif. Depuis des années les paroles sans les actes, ont contribué à empêcher la mise en œuvre de cette solution.

 

Non à de nouveaux massacres en notre nom, agissez pour la suspension des accords de coopération militaire avec Israël et pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

 

Recevez, Monsieur Le Président de la République, l’expression de nos salutations respectueuses.

 

Le secrétariat national du Mouvement de la Paix

P/o Roland Nivet

Porte-parole national du Mouvement de la Paix

 

PS : nous nous permettons de vous donner le lien vers la déclaration de Rony Brauman sur Rfi, déclaration dont nous partageons l’essentiel du contenu et des inquiétudes.

A voir ici en bas de la page : https://www.mvtpaix.org/.../lettre-ouverte-la-france-ne.../


11/02/2024
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En marche contre la barbarie et pour la Paix

 

Peace4all

 

 

 

 

Nous nous faisons bien volontiers l'écho de l'appel lancé par le bureau national

du Mouvement de la Paix

 

 

 

 

 

 

Appel du Bureau national du Mouvement de la PAIX

 

En marche contre la barbarie et pour la Paix

 

 

 

Soyons au rendez-vous de l'histoire et agissons pour permettre que s'exprime massivement l'aspiration des peuples à la paix tant en France qu’au niveau mondial.

 

Cette année 2024 s'ouvre sous le triste signe de la progression de la barbarie à travers le monde et en particulier en Europe avec la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient.

 

Le Bureau national, en sa réunion du 27 janvier 2024 a exprimé son inquiétude face au développement d’une barbarie qui se développe sous diverses formes de racisme, xénophobie, violences sexuelles, discriminations et exploitation renforcée des peuples.

 

La résurgence des idéologies fascistes, néonazies et plus largement néolibérales et d’extrême droite s’expriment un peu partout dans le monde, même si les résistances sont nombreuses, attestant des capacités existantes dans les sociétés pour y faire face.

 

Le Bureau national souligne les deux dangers extrêmes qui menacent la survie de l'humanité à savoir les armes nucléaires avec de l’ordre de 15 000 bombes atomiques réparties à travers le monde (possédées par seulement 9 Etats) mais aussi le réchauffement anthropique du climat.

 

Le Bureau national estime que nous sommes bien à un moment clé pour l'existence de l'humanité mais aussi pour le monde dans lequel nous voulons vivre. C'est un moment clé pour l'humanité et pour la Planète.

 

Le Bureau national du Mouvement de la Paix, qui a coïncidé avec la Journée internationale en mémoire des victimes de l'holocauste, a adopté une importante déclaration sur l'holocauste et la réalité des dangers auxquels est confrontée l'humanité.

 

C'est sur ce fond d'inquiétude, face aux menaces réelles actuelles, que s'est déroulé ce Bureau national empreint de gravité et conscient des responsabilités qui incombent au Mouvement de la Paix.

 

Au-delà d’une situation grave et lourde de dangers, des signes d’espoir existent et s’expriment dans les mobilisations pour la paix au Moyen Orient, pour l’arrêt des bombardements sur Gaza, des résolutions de l’Onu en faveur de la paix, des manifestations contre l’extrême droite en Autriche, en Allemagne, en Argentine etc., les mobilisations contre la loi Darmanin, contre la militarisation des sociétés et des esprits

(SNU etc.), mais aussi les luttes des paysans, des enseignants, des personnels de santé et des citoyens pour un plan d'urgence pour la santé publique et le collectif de défense des hôpitaux, et d'autres salariés pour mieux vivre de leur travail, les luttes pour le respect de l'environnement, les luttes féministes, la lutte pour l'humanisation des Ehpad etc.Dans ce contexte, le Bureau national du Mouvement de la Paix :

 

  •  Appelle en France à développer jusqu'au 10 février 2024 les actions en faveur du désarmement nucléaire à l'occasion du troisième anniversaire de l'entrée en vigueur du traité sur l'interdiction des armes nucléaires ;

 

  • Affirme sa détermination à accroître dans tous les domaines son activité propre mais aussi dans tous les collectifs dont il fait partie pour rassembler et unir les Français face aux menaces et dangers actuels ;

 

  • Conscient que « le ventre est toujours fécond d'où est sortie la bête immonde » le Mouvement de la Paix a décidé de lancer un appel pour faire de la Journée internationale du 21 septembre pour la Paix, un grand moment de mobilisations populaires à travers toute la France et a décidé de soumettre cette proposition à la coordination des Marches pour la paix, l'enjeu étant de construire tous ensemble un 21 septembre 2024, journée internationale de la Paix, comme Journée de mobilisations nationales beaucoup plus fortes et visibles que les autres années, en adoptant au plan local, régional et national toutes les mesures pour favoriser les dynamiques unitaires nécessaires à la construction d’une dynamique nationale avec une grande initiative nationale à Paris ;

 

  • Entend travailler au plan international à une campagne mondiale la plus unitaire possible autour d'un appel mondial pour l'élimination totale des armes nucléaires ;

 

  • Appelle à une action nationale urgente pour la libération de Julien Assange ;

 

  •  Appelle à agir le plus unitairement possible, le 22 février, pour condamner l’agression de la Russie contre l’Ukraine, exprimer notre solidarité au peuple ukrainien et pour une solution négociée juste et durable à ce conflit. Il appellera à ces actions sur la base de ses positions et propositions.

 

  •  Se réjouit de la participation d’une délégation du Mouvement de la paix au Forum social mondial qui aura lieu au Népal durant lequel la délégation du mouvement travaillera à faire avancer les prises de conscience sur la question des relations entre luttes pour le climat et pour la paix, pour la diminution des dépenses militaires et pour un mouvement mondial pour l’élimination totale des armes nucléaires ;

 

Le Bureau national du Mouvement de la Paix, conscient de la gravité du moment et de la nécessité de réaliser les objectifs susvisés, appelle à renforcer le Mouvement de la Paix en adhérant au Mouvement de la Paix ; en créant des comités locaux, en créant des comités de Paix dans les toutes les villes universitaires, dans les villes portuaires pour que les océans redeviennent un enjeu de la lutte pour la paix et contre le réchauffement anthropique du climat, car les océans sont le poumon de la planète mais aussi le lieu où est présent le plus grand nombre d’armes nucléaires.

 

Le Bureau national du Mouvement de la Paix appelle toutes et tous ses militan·tes et ami·es, tous ses comités à prendre toutes les initiatives qui leur paraissent utiles pour développer une dynamique citoyenne en faveur de la paix partout en France et réaliser ainsi une grande partie des objectifs fixés par son Projet triennal 2022-2025 adopté à l’occasion de son Congrès national à Tours en novembre 2022.

 

Le Mouvement de la Paix

Le 2 février 2024


03/02/2024
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La vague de la Paix

vague

 

À vos agendas. Les 8 et 9 juillet 2023, le Bureau international de la Paix et World BEYOND War organisent pendant 24 heures un événement appelé vague de paix.

 

Pendant 24 heures, vous pourrez, en vous connectant à Zoom, assister en direct à diverses manifestations en faveur de la paix tout autour du globe.

 

Cette date a été choisie parce que le 9 juillet est la date anniversaire du manifeste Russel-Einstein.

 

Joignez-vous à la vague et faites passer le message !

 

Pour en savoir plus, consultez le lien suivant :

 

https://worldbeyondwar.org/wave

 

 

 


07/07/2023
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Progresser en direction du "non-emploi en premier" de l'arme nucléaire

Hiroshima(1)

 

 

Nous reproduisons ici un article très documenté publié sur le site https://www.soka-bouddhisme.fr/actualites

Daisaku Ikeda, philosophe bouddhiste qui a consacré toute sa vie à œuvrer pour la paix, y souligne une inquiétante tendance à banaliser le danger représenté par les armes nucléaires. Il encourage les pays qui détiennent ce type d’armes à trouver un accord de principe sur la non-utilisation en premier de l’arme nucléaire.

Une idée cruciale qui ne pourra aboutir que si les peuples du monde s’en emparent.

 

Déclaration sur le Sommet de Hiroshima, la crise ukrainienne et le non-emploi en premier de l’arme nucléaire

Daisaku Ikeda, Président de la Soka Gakkai Internationale (SGI)
27 avril 2023

 

La crise ukrainienne, qui, outre les dévastations qu’elle a infligées au peuple de ce pays, a eu de graves répercussions à l’échelle mondiale faisant même surgir le spectre d’un recours à l’arme nucléaire est entrée dans sa deuxième année. C’est dans ce contexte et sur fond d’appels pressants en faveur d’un règlement que se tiendra à Hiroshima, au Japon, le sommet du G7 des pays industrialisés, du 19 au 21 mai.

La tenue du sommet du G7 à Hiroshima rappelle la détermination exprimée par le Dr. Bernard Lown, cofondateur de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW). En mars 1989, alors que le monde progressait rapidement en direction de la fin de la Guerre froide, le Dr. Lown s’est rendu au Japon et a visité Hiroshima. Lorsque nous nous sommes rencontrés à Tokyo, il a évoqué l’engagement qui le poussait à se consacrer à des efforts en faveur de la paix tout en poursuivant ses travaux de cardiologie aux États-Unis.

Le Dr. Lown a expliqué qu’en tant que médecin, il était mu par le désir de sauver les gens d’une mort tragique et que ce sentiment s’était transformé au fil du temps en une détermination à abolir les armes nucléaires, qui sont à même de faire disparaitre l’humanité tout entière. Cette détermination fondamentale était partagée par son collègue spécialiste des maladies cardiovasculaires, le Dr. Evgueny Chazov, lorsqu’ils s’associèrent, transcendant le clivage de la Guerre froide, pour fonder l’IPPNW. Les échanges qui conduisirent à ce nouveau mouvement avaient lieu en décembre 1980, plus de cinq ans avant le communiqué conjoint publié en novembre 1985 à Genève par le président américain Ronald Reagan et le secrétaire général soviétique Mikhail Gorbatchev, qui contenait la célèbre déclaration selon laquelle « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée. »1

L’année d’après, en juin 1986, MM. Lown et Chazov se rendirent à Hiroshima, où ils rencontrèrent des victimes du bombardement de 1945 hospitalisées en raison des séquelles découlant de celui-ci. Le lendemain, ils donnèrent une conférence commune lors d’un symposium intitulé : « Vivons ensemble, ne mourons pas ensemble : Que devons-nous faire pour prévenir une guerre nucléaire ? » Ces mots me semblent exprimer de façon concise le ressenti immédiat de médecins qui se consacrent corps et âme à protéger la vie d’autrui. Ils font également écho à la détermination des survivants des bombardements de Hiroshima et Nagasaki à veiller à ce que plus personne sur cette planète n’ait à subir les terribles conséquences des armes nucléaires.

Ces dernières années, alors que la pandémie de COVID 19 faisait rage et que les pays paraissaient se replier sur eux-mêmes, le fondement sur lequel reposait la coopération internationale en faveur de la santé publique était l’esprit de solidarité incarné dans ces mots : « Vivons ensemble, ne mourons pas ensemble ».

Je recommande vivement qu’en s’inspirant de cet esprit, des efforts soient déployés lors du sommet de Hiroshima afin de trouver une voie de règlement à la crise ukrainienne qui a eu des effets dévastateurs sur la vie de tant d’individus, et pour parvenir à un accord clair sur la prévention de l’emploi ou de la menace d’emploi de l’arme nucléaire.

Alors que la crise des missiles cubains avait glacé le monde de terreur durant treize jours, en octobre 1962, la crise ukrainienne connait une escalade incessante, comme en témoignent le projet russe de stationner des armes nucléaires en Biélorussie, les attaques à proximité de centrales nucléaires et la coupure de l’approvisionnement de celles-ci en électricité. Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique a décrit chaque coupure de courant pour une centrale nucléaire comme un coup de dés, déclarant « Si nous laissons cette situation perdurer, un jour notre chance va tourner. »2 Le risque de catastrophe découlant de la trajectoire suivie actuellement ne saurait en effet être exclu.

En février de cette année, premier anniversaire de cette crise, s’est tenue une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a adopté une résolution appelant à l’instauration rapide de la paix en Ukraine et exprimant une profonde inquiétude quant aux conséquences dévastatrices de la guerre sur de multiples enjeux mondiaux tels que la sécurité alimentaire ou l’énergie. Un paragraphe de cette résolution appelait à « la cessation immédiate des attaques contre les infrastructures critiques de l’Ukraine et de toute attaque délibérée contre des biens civils, notamment des résidences, des établissements scolaires et des hôpitaux. »3 Cet appel doit être respecté afin d’épargner de nouvelles souffrances aux populations civiles.

Après cette première étape essentielle, toutes les parties intéressées doivent se réunir afin de créer un espace de dialogue en vue d’un arrêt total des hostilités. À cet égard, je souhaiterais proposer qu’à mesure que les négociations progresseront grâce aux efforts de coopération des pays concernés, ces derniers soient rejoints en qualité d’observateurs par des représentants de la société civile, notamment les médecins et les éducateurs œuvrant dans des établissements scolaires et des hôpitaux à protéger et préserver la vie et l’avenir de leurs semblables.

Le Dr Lown a un jour décrit les activités de l’IPPNW en ces termes : Les médecins possèdent le type de formation et d’expérience leur permettant de résister à la dangereuse tendance consistant à stéréotyper nos congénères. Par ailleurs, ils sont formés pour trouver des solutions praticables à des problèmes qui pourraient paraître à première vue insolubles. Il a également appelé l’humanité à s’employer, par-delà les différences nationales, à trouver un chemin vers la paix, qualifiant cette démarche de « remède d’espoir ».4 À mon sens, les qualités décrites par le professeur Lown, que l’on constate chez les médecins ayant joué un rôle majeur pour promouvoir la dynamique en faveur de la cessation de la Guerre froide, sont justement celles qui doivent être déployées pour réaliser des progrès décisifs dans la crise actuelle.

En mars, les dirigeants de la Russie et de la Chine ont publié à l’issue de leur rencontre au sommet, une déclaration commune indiquant notamment : « Les deux parties appellent à un arrêt de toute initiative entrainant des tensions et une prolongation des combats afin d’éviter que la crise ne s’aggrave, voire ne devienne incontrôlable. »5 Cela est conforme à l’esprit de la résolution adoptée par la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies.

Le sommet de Hiroshima devrait proposer un « remède d’espoir » en œuvrant à une cessation des attaques contre des biens à caractère civil, et élaborer des plans concrets en vue de négociations débouchant sur un arrêt des hostilités.

Parallèlement à une action en vue d’un rapide règlement de la crise ukrainienne, j’invite instamment le G7 à s’engager, lors du sommet de Hiroshima, à prendre l’initiative dans les discussions portant sur des engagements de non-emploi en premier de l’arme nucléaire. La crise actuelle est sans précédent du point de vue de la persistance ininterrompue de la menace de recours, et de la crainte d’un recours effectif, à l’arme nucléaire.

Ces dernières années ont été marquées par l’expiration du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) ainsi que le retrait des États-Unis et de la Russie du traité Ciel Ouvert, qui visaient à renforcer la confiance entre les États participants. Les tensions ayant été exacerbées par la crise ukrainienne, en février, la Russie a annoncé la suspension de sa participation au traité New START (traité sur la réduction des armes stratégiques) et les États- Unis ont mis fin au partage de données sur les forces nucléaires avec la Russie. Si le traité New START devait expirer, cela risquerait de se traduire par une disparition complète des cadres destinés à assurer la transparence et la prévisibilité en ce qui concerne les arsenaux nucléaires des deux pays, à commencer par le traité sur les systèmes antimissiles balistiques (ABM) et les pourparlers sur la limitation des armes stratégiques (SALT I), qui datent de 1972.

Depuis les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, les hibakusha de ces deux villes, de concert avec le mouvement plus large de la société civile, mettent l’accent sur le caractère inhumain des armes nucléaires ; des États non dotés de ces armes mènent une action diplomatique soutenue et les États qui en détiennent font preuve de retenue. En conséquence, le monde a réussi à maintenir un record de soixante-dix-sept ans en matière de non-emploi de l’arme nucléaire.

Si l’opinion publique internationale et le tabou à l’encontre du recours à l’arme nucléaire ne devaient plus assurer cette fonction de frein, la politique de dissuasion nucléaire, sur laquelle se fonde un État pour juger que les armes nucléaires détenues par d’autres pays sont dangereuses, mais que le siennes constituent le fondement de la sécurité, contraindra l’humanité à se tenir au bord d’une falaise abrupte, sans jamais savoir quand celle-ci pourrait céder.

C’est sur cette base qu’en janvier 2022, un mois avant le déclenchement de la crise ukrainienne, j’ai recommandé instamment que lorsque le Japon accueillera le sommet du G7, en 2023, une réunion de haut niveau sur la réduction du rôle des armes nucléaires soit organisée afin de créer des conditions propices à la consécration du principe de non-emploi généralisé. Le choix, selon moi, se situait entre laisser expirer le New START, dernière mesure résiduelle adoptée en réponse aux engagements pris au titre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) — ce qui pérenniserait l’expansion des arsenaux nucléaires ainsi que la menace de recours — ou bien concrétiser le poids historique de plus de soixante-dix-sept ans de non-emploi de l’arme nucléaire dans un engagement mutuel de non-recours en premier entre États détenteurs d’armes nucléaires, en en faisant le fondement de l’action en vue de restaurer le régime du TNP sur une assise nouvelle et plus solide.

Depuis le début de la crise ukrainienne, j’ai rédigé deux déclarations publiques.6 Je citais dans chacune d’elle la déclaration commune des cinq États dotés d’armes nucléaires (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) publiée en janvier 2022 qui réitérait le principe selon lequel « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit pas être menée » et je demandais que cette déclaration serve de base pour réduire le risque d’emploi de l’arme nucléaire.

Il convient en outre de noter la prise de conscience commune exprimée dans la déclaration émise par le groupe du G20 en Indonésie, en novembre dernier qui énonçait : « L’emploi d’armes nucléaires ou la menace de leur emploi est inacceptable. »7

Le G20 compte parmi ses membres les cinq États dotés d’armes nucléaires ainsi que l’Inde, qui en possède également. L’Allemagne, l’Italie, le Canada, le Japon, l’Australie et la Corée du Sud, dont les politiques de sécurité dépendent toutes de ces armes, en font également partie. Il est profondément significatif que ces pays aient exprimé officiellement leur reconnaissance commune que le recours ou la menace de recours aux armes nucléaires est « inacceptable », esprit animant le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur en 2021.

La déclaration des dirigeants du G20 soulignait également que « Notre époque ne doit pas être une période de guerre. »8 Il est essentiel que ces deux messages soient communiqués avec force au monde entier depuis Hiroshima.

Tandis que les dirigeants du G7 réexaminent les effets concrets de l’explosion d’une arme nucléaire ainsi que les amers enseignements de l’ère atomique, je les engage vivement à commencer à réfléchir sérieusement à des engagements en matière de non-emploi en premier, en sorte que leur reconnaissance commune du caractère inacceptable des armes nucléaires se traduise concrètement par un changement de politiques.

Le processus du G7 remonte au sommet de Rambouillet, qui s’est tenu près de Paris en 1975, au beau milieu de la Guerre froide, et auquel participaient les dirigeants de six pays. La Soka Gakkai Internationale (SGI) a également été créée en 1975 et, ayant intériorisé la déclaration du deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, appelant à l’abolition des armes nucléaires émise par ce dernier dix-huit ans plus tôt à titre d’instructions finales adressées à ses successeurs, durant cette année-là, je me suis rendu dans les cinq États dotés d’armes nucléaires afin d’y nouer un dialogue avec des dirigeants et intellectuels éminents sur des voies menant à la paix mondiale.

À la suite de mes voyages dans ces pays, le 9 novembre, j’ai prononcé à Hiroshima un discours où je soulignais la nécessité impérative que les États dotés d’armes nucléaires fassent des déclarations de non-emploi en premier et offrent des garanties négatives de sécurité, à savoir l’assurance de ne jamais utiliser d’armes nucléaires contre des États qui n’en possèdent pas. De telles mesures constituaient selon moi une question hautement prioritaire pour parvenir à l’abolition des armes nucléaires. Le prochain sommet des six principaux dirigeants en France était très présent à mon esprit tandis que j’appelais en outre à organiser une conférence de paix internationale qui se tiendrait à Hiroshima à titre de première mesure en ce sens.

Je précisais que le raisonnement qui sous-tendait cette proposition se fondait sur ma ferme conviction que les réunions à haut niveau où les intérêts des seuls pays concernés ainsi que leur sécurité nationale sont considérés comme des priorités n'ont aucun sens si elles ne sont pas réorientées et utilisées pour discuter du chemin menant à l’abolition nucléaire dont dépend le destin de l’humanité.

Ma conviction demeure inchangée à ce jour et telles sont les attentes que je nourris pour le prochain sommet de Hiroshima.

L’humanité s'est retrouvée à maintes occasions au bord d'une guerre nucléaire, de la façon la plus dramatique lors de la crise des missiles cubains. De nos jours compte tenu de l’érosion du tabou relatif au recours à l’arme nucléaire parmi les États détenteurs d’armes nucléaires et du quasi-effondrement des cadres de gestion et de réduction des arsenaux nucléaires, il est plus que jamais nécessaire de mettre en place des politiques de non-recours en premier.

Quelle est la nature de la sécurité recherchée par la majeure partie de l’humanité ?

Dans un rapport publié seulement quelques semaines avant le déclenchement de la crise ukrainienne, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) constatait que la plupart des habitants du monde se sentent en insécurité. L’arrière-plan de cette situation est le sentiment que la sécurité humaine, « le droit des êtres humains de vivre libres et dans la dignité, à l’abri de la pauvreté et du désespoir »9 a été fragilisée, sentiment partagé par 85% des personnes interrogées, même plusieurs années avant le début de la pandémie de COVID 19.

Il est indéniable que les répercussions de la crise ukrainienne n’ont fait que renforcer ce sentiment d’insécurité. Dans son avant-propos au rapport du PNUD, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, exprimait sa préoccupation quant au fait que « l’humanité rend le monde de moins en moins sûr et de plus en plus instable. »10 J’estime que le facteur le plus essentiel à cet égard est la menace des armes nucléaires qui sont devenues si inextricablement intégrées aux structures du monde qui est le nôtre.

Le contraste avec les efforts de lutte contre le réchauffement climatique est éclairant. En dépit de la dure réalité de la crise, reconnaissant qu’il s’agit d’une question prioritaire concernant l’humanité tout entière, des réunions de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique se sont tenues chaque année, forgeant régulièrement un consensus et une solidarité à l’échelle mondiale en faveur d’un renforcement des réponses.

Pour ce qui est de la question nucléaire, en revanche, même lorsque des voix s’élèvent pour plaider en faveur du désarmement, les États dotés d’armes nucléaires et ceux qui en sont dépendants soutiennent régulièrement qu’eu égard aux dures réalités de leurs environnements de sécurité, les conditions permettant des progrès ne sont pas réunies.

S’il était possible de trouver un accord sur le principe de non-emploi en premier, qui fut un temps inclus dans les projets de déclaration finale de la conférence d’examen du TNP de l’an dernier, cela jetterait les bases sur lesquelles les États pourraient transformer ensemble les environnements de sécurité difficiles qui sont les leurs. Je considère qu’il est indispensable de s’orienter vers un paradigme de « sécurité commune » conforme à l’esprit « Vivons ensemble, ne mourons pas ensemble » qui sous-tend les efforts de coopération des gouvernements dans la lutte contre le changement climatique et les réponses à la pandémie.

Un engagement en faveur de politiques de non-emploi en premier constitue en effet un « remède d’espoir ». Il peut servir d’essieu reliant ces roues jumelées que sont le TNP et le TIAN, accélérant l’instauration d’un monde libéré des armes nucléaires.

Pour sa part, la SGI a poursuivi sa coopération avec les hibakusha du monde entier, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) — qui est issue de l’organisme parent que constitue l’IPPNW — ainsi que d’autres organisations, en premier lieu pour l’adoption, et maintenant pour l’universalisation, du TIAN. En tant que membres de la société civile, nous sommes résolus à promouvoir l’adoption rapide de politiques de non-emploi en premier de l’arme nucléaire, ce qui génèrera un élan en faveur d’une transformation de l’époque.

Cela me rappelle à cet égard l'analyse du professeur Lown sur l’importance de l’année1989. C’était l’année où le mur de Berlin est tombé et où les dirigeants américain et soviétique ont proclamé la fin de la Guerre froide. Lorsque plus de 3000 médecins de l’Est et de l’Ouest se sont réunis pour le Congrès mondial de l'IPPNW à Hiroshima cette année-là, c’était sous le thème « Plus de Hiroshima : Un engagement éternel ». C’était une année qui, disait-il, devrait être célébrée pour avoir prouvé le pouvoir des personnes ordinaires, qui peut à première vue sembler inefficace, mais est capable de changer le cours de l’histoire et l’a effectivement changé.

On dit que plus les ténèbres sont profondes et plus l'aube est proche, et la fin de la Guerre froide a démontré toute l’énergie qui se libère lorsque des individus qui refusent de s'avouer vaincus unissent leurs forces dans la solidarité.

Actuellement, dans un climat politique que certains qualifient même de « nouvelle Guerre froide » je souhaite ardemment que des discussions constructives proposant un remède d’espoir soient engagées au sommet du G7 de Hiroshima. Je voudrais aussi déclarer ceci : Le moment est venu ! Tous ensemble, changeons de nouveau le cours de l’histoire grâce au pouvoir du peuple, en ouvrant la voie à un monde libéré des armes nucléaires, un monde libéré de la guerre.

 

Notes

 




22/05/2023
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