Mille colombes

La Convention de Genève

AG

 

 

 

Le déchaînement d’horreurs et d’actes de barbarie subi par des civils en Israël, et l’incroyable violence des  représailles menées à l’encontre les habitants de la bande Gaza sont tous deux en contradiction avec ce que nous avons coutume d’appeler la Convention de Genève.

 

Mais saviez-vous que ce terme ne se réfère pas, comme on pourrait le croire, à un document unique, mais à 4 conventions et à leurs protocoles additionnels ?

 

Ces quatre traités internationaux fixent des règles essentielles visant à limiter la barbarie de la guerre en protégeant les personnes qui ne participent pas aux hostilités (civils, membres du personnel sanitaire ou d'organisations humanitaires) et celles qui ne prennent plus part aux combats (blessés, malades, naufragés, prisonniers de guerre).

 

Ils prévoient les mesures à prendre pour prévenir ou mettre un terme aux « infractions graves » et stipulent que leurs auteurs doivent être punis.

 

 

Convention de Genève

 

 

La première Convention de Genève a été signée le 22 août 1864 par le grand-duché de bade, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la France, le grand-duché de Hesse, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, le royaume de Prusse, la Suisse et le royaume de Wurtenberg, suivis, en décembre de la même année, par la Norvège et la Suède.

 

Elle vise essentiellement à protéger les blessés. Son article 1 prévoit que :

 

« les ambulances et les hôpitaux militaires seront reconnus neutres, et comme tels, protégés et respectés par les belligérants ».

 

 

Les trois autres Conventions de Genève ont été signées le 12 août 1949 :

 

 

  • La deuxième Convention de Genève porte sur l’amélioration du sort des blessés, des malades et des naufragées des forces armées en mer.

  • La troisième Convention de Genève concerne le traitement des prisonniers de guerre.

  • La quatrième Convention de Genève définit les obligations de la Puissance occupante vis-à-vis de la population civile. Elle contient des dispositions détaillées concernant les secours humanitaires à porter aux populations en territoire occupé. Elle est complétée par trois annexes, notamment un accord type relatif aux zones sanitaires et de sécurité, et un règlement type concernant les secours humanitaires.


L’article 3

 

Les articles de ces quatre conventions sont tous différents, à l’exception d’un texte commun : l’article 3. Il s’agit d’un article essentiel qui couvre les conflits armés non internationaux et établit des règles fondamentales qui n’acceptent aucune dérogation.

 

L’article 3 exige que toutes les personnes détenues par l'ennemi soient traitées avec humanité. Il interdit notamment le meurtre, les mutilations, la torture, les traitements cruels, humiliants ou dégradants, les prises d'otages et les procès inéquitables.

      • Il établit l’obligation d’accueillir et de soigner les blessés,                les malades  et les naufragés.

      • Il octroie au CICR le droit d'offrir ses services aux parties en conflit.

      • Il prévoit des «accords spéciaux » permettant de mettre en œuvre       tout ou partie des Conventions de Genève.

 

Il est à la fois stupéfiant et effroyable de constater qu’aucune des parties en conflit ne semble aujourd’hui disposée à respecter ces accords internationaux rédigés pour garantir les droits humains les plus essentiels.

Toute personne dotée d’une once d’humanité ne peut que s’indigner de voir la « loi du plus fort » se substituer aux accords internationaux.

Comment peut-on accepter que des enfants soient enlevés à leurs parents?

Comment peut-on accepter qu’un hôpital, une mosquée ou une église soient bombardés ?

Comment peut-on accepter que faute de moyens des blessés soient opérés à même le sol, sans anesthésie?

En parlant de Gaza, J.F. Corty, Vice-Président de Médecins du Monde, a évoqué le « supplice de près de 2 millions de civils ».

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’Antonio Guterres ait déclaré :

« Je suis profondément préoccupé par les violations manifestes du droit humain international auxquelles nous assistons à Gaza. Soyons clairs. Aucune partie à un conflit armé n’est au-dessus du droit international humanitaire. Rien ne peut justifier que des civils soient délibérément tués, blessés ou enlevés, ou que des roquettes soient lancées contre des cibles civiles ».

Bien que malmenée à chaque nouveau conflit, l’ONU est le dernier rempart des peuples face à la barbarie de la guerre. Mais que peut-elle faire si les citoyens du monde ne la soutiennent pas ?

Accepter la remise en cause de l’ONU et du droit humanitaire, c’est accepter la loi de la jungle.

C’est renoncer à notre humanité commune !

 



25/10/2023
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